PORT LOUIS, Maurice, 4 mai 2016/APO (African Press Organization)/ --

Assurer la police en mer et l’exploitation en toute sécurité des ressources maritimes nécessite, entre autres, l’analyse continue des données d’intérêt maritime collectées auprès de diverses sources ouvertes (open source) et leur partage au niveau régional, en coordination avec les administrations nationales.

Dans le cadre du projet européen CRIMARIO, vingt-six participants de Maurice et des pays riverains de l’Océan indien (Comores, Kenya, Madagascar, Malaisie, Mozambique, Seychelles, Somalie, Yémen) ont pu développer leurs compétences en matière de visualisation et d'analyse des données d’intérêt maritimes et partager leurs expériences.

Analyse des données maritimes : un même intérêt partagé par les participants et les formateurs, Mombasa, Avril 2016

Les Etats se doivent d'assurer la sûreté et la sécurité maritimes dans leurs eaux mais également en haute mer. L'échange d'informations entre les différentes administrations (Transport, Marine nationale, Police, Environnement, Douanes, Pêche, etc.) est l'un des éléments clés contribuant à ces objectifs. La coopération régionale entre les pays voisins en constitue un autre.

Cette analyse est partagée à la fois par les États côtiers de l'océan Indien et les partenaires internationaux, notamment l'Union européenne qui a lancé divers projets dont le projet CRIMARIO (programme Routes maritimes critiques); ce projet a pour but de promouvoir la culture de la connaissance de la situation maritime (maritime situational awareness) en développant le partage de l'information et le renforcement des capacités techniques et humaines d’analyse de cette information. CRIMARIO soutient également les initiatives régionales, telles que le Protocole de Mombasa.

La session de formation qui s’est déroulée du 25 au 29 avril 2016 à Mombasa (Kenya), est la deuxième contribution de CRIMARIO au renforcement du savoir-faire régional en matière d’analyse et de partage des données d’intérêt maritime. Elle complète la première session organisée à Mombasa en février dernier.

Vingt-six participants, provenant de différentes agences maritimes nationales, se sont entrainés à la visualisation et à l’analyse les données provenant de sources SIA (ou AIS en anglais - Système d'identification automatique est un système d’échanges automatisés qui permet aux navires et aux systèmes de surveillance de trafic d’identifier et de localiser les navires en échangeant des données avec d’autres navires proches, des stations AIS et des satellites). Ils se sont également entraînés à l’analyse statistique à l’aide d’un tableur électronique.

Les participants ont appris à utiliser QGIS, un système d’information géographique (SIG), libre de droit, qui permet de visualiser, produire et analyser les données sur des cartes très précises.

A l’issue de cette deuxième session, ils sont maintenant en mesure de mieux visualiser les données d’intérêt maritime, et de conduire des analyses afin d’identifier des tendances.

Les participants de Maurice venaient de la garde-côte nationale, alors que d’autres participants venaient de centres de partage d’information initié par le Code de conduite de Djibouti. Grâce à cette deuxième formation pratique dans le cadre du projet CRIMARIO, ces spécialistes de l’information maritime ont approfondi leurs aptitudes à l’analyse des données d’intérêt maritime. Ils se sont entraînés sur les données de la piraterie de l’année 2012, et les données de navigation en Océan Indien de l’année 2015.

En outre, comme la piraterie a fortement diminué au cours de ces dernières années, il est important que les centres de partage de l’information aient une valeur ajoutée opérationnelle, ce qui passe par un approfondissement de leurs compétences en analyse globale du domaine maritime.

Le protocole de Mombasa

Quatre pays, hébergeant des centres de partage d’information et de formation maritimes (Djibouti, Kenya, Tanzanie, Yémen) ont initié le Protocole de Mombasa qui vise à consolider le cadre de coopération existant (le Code de conduite de Djibouti), définir les règles de gouvernance des centres de Djibouti et du Yémen et proposer un mécanisme de gestion durable à long terme.

Enfin, le Protocole de Mombasa œuvre pour conclure des accords de partage d’information entre les Etats riverains de l’Océan indien, les encourageant à aller au-delà des seules données de la piraterie. CRIMARIO soutient cette initiative ainsi que toute autre initiative ou mécanisme facilitant le partage de l’information et une meilleure connaissance du domaine maritime

Distribué par APO Group pour Delegation of the European Union to the Republic of Mauritius.