Source: Synodus Episcoporum |

Synode 2021 – 2023 - Pour une église synodale : communion, participation et mission

Suggestions pour les diocèses et les conférences épiscopales sur la préparation de la synthèse

Les synthèses préparées par chaque Diocèse/Eparchie et Conférence Episcopale/Synode des Eglises sui iuris sont des documents synodaux

ROME, Italie, 1 mars 2022/APO Group/ --

Le Document préparatoire commence par cette affirmation " l'Église de Dieu est convoquée en Synode " (n. 1). L'ouverture en octobre 2021, qui s'est tenue d'abord à Rome et puis dans le monde entier, était une ouverture du Synode ; nous sommes en Synode. Les synthèses préparées par chaque Diocèse/Eparchie et Conférence Episcopale/Synode des Eglises sui iuris sont des documents synodaux. C'est pourquoi il est demandé aux évêques et aux Conférences épiscopales/Synodes des Églises sui iuris de préparer soigneusement le discernement final à présenter sous forme de synthèse.

A cet égard, le présent document se propose de répondre aux nombreuses demandes d’indications concernant la préparation de la synthèse à présenter à la Secrétairerie Générale du Synode des Evêques, en articulant et en développant ce qui est contenu dans le Document Préparatoire (nn. 31-32) et dans le Vademecum (Annexe D). Ce document est destiné en premier lieu à soutenir les Conférences épiscopales/Synodes des Eglises sui iuris dans l'élaboration de leur synthèse, mais il pourrait également être utile aux animateurs du processus synodal au sein de chaque Eglise locale, au niveau des Diocèses/Eparchies, des paroisses, des communautés de base, des associations et mouvements, des groupes spontanés. Chaque réalité locale est invitée à l'adapter de manière créative à son propre contexte

1. L'objectif de la synthèse

En ce qui concerne la synthèse, le Document Préparatoire indique :

La synthèse élaborée par chaque Église particulière au terme de ce travail d’écoute et de discernement constituera sa contribution propre au parcours de l’Église universelle. Pour rendre plus faciles et viables les phases suivantes du cheminement, il est important de parvenir à condenser les fruits de la prière et de la réflexion en une synthèse d’une dizaine de pages au maximum. Si cela est nécessaire, pour les contextualiser et mieux les expliquer, on pourra joindre d’autres textes en annexes (n. 32).

Le but de la synthèse n'est pas de présenter une chronologie des étapes du processus synodal effectivement suivies, ni de rédiger un rapport qui énumère sans discernement tous les points qui ont émergé au cours des travaux. Au contraire, en tant que point culminant du discernement spirituel de la communauté, la synthèse vise à rassembler et à exprimer les fruits du processus synodal d'une manière qui soit compréhensible même pour ceux qui n'y ont pas participé, en indiquant comment l'appel de l'Esprit Saint à l'Église a été compris dans le contexte local.

2.   La structure

Il pourrait s'agir d'une structure indicative pour la synthèse, pour un maximum d'une dizaine de pages.

2.1 Introduction : relecture de l'expérience synodale (1-2 pages)

Indiquez les étapes, les tournants et surtout la dimension spirituelle du voyage (difficultés, surprises, etc.).

2.2 Corps de la synthèse : discernement des contributions recueillies (6-7 pages)

Cette partie de la synthèse articule la réponse à la  question  fondamentale  du  processus  synodal  (cf.

Document préparatoire, n. 26), à la lumière des questions thématiques (cf. ibid., n. 30, et Vademecum, n. 5.3), en mettant en évidence les principaux fruits du discernement effectué au cours du processus synodal.

2.3 Conclusions : prochaines étapes (1-2 pages)

La conclusion pourrait indiquer les étapes à suivre pour répondre à ce qui a été reconnu comme l'appel ou les appels de l'Esprit Saint, en soulignant en particulier les points sur lesquels il est considéré important de solliciter ultérieurement le discernement de l'Eglise.

2.4 Annexes

Il peut être utile d'inclure une vue d'ensemble du contexte local, avec quelques faits et statistiques clés, afin de situer le contenu de la synthèse. Il peut également être utile d'inclure quelques témoignages, citations ou histoires des participants, qui préservent l'originalité de leur propre mode d'expression et permettent de mieux rendre compte de la dimension spirituelle et émotionnelle de l'expérience. En tous les cas, les annexes, qui ne sont pas obligatoires, n'offrent que des informations supplémentaires : la synthèse doit contenir toutes les informations essentielles sur le chemin suivi et ses fruits, et donc sur la contribution que chaque Église particulière offre au parcours synodal de l'Église universelle.

3.   Préparation

Quelques points d’attention peuvent être utiles à considérer pour préparer le processus d'élaboration de la synthèse.

3.1 Récolte du matériel

Il faut établir clairement comment et dans quel délai les contributions doivent être présentées, organisées et stockées, et prévoir une stratégie pour la gestion d'un grand volume de documents. Comme matériaux à considérer pour ce discernement, des rapports d'enquête quantitatifs (par exemple, des questionnaires structurés) ou qualitatifs (par exemple des entretiens individuels, des groupes de discussion (groupes focus), etc.) ou des contributions d'experts peuvent être utiles pour compléter les contributions des groupes synodaux.

3.2 Choix du groupe de rédaction

Dans une perspective synodale, il est fondamental que la synthèse soit rédigée par un groupe, dans lequel il pourrait être opportun d'impliquer l'équipe synodale. Les autres membres du groupe de rédaction pourraient être choisis sur la base de leur condition (âge, sexe, état de vie), de leur origine géographique ou culturelle, de leur expérience et/ou compétence dans différents domaines (sciences sacrées, sciences humaines et sociales, rédaction de textes, etc.), avec une attention particulière à la présence de personnes capables d'écouter et de comprendre la voix des minorités, des pauvres et des exclus. Il sera également important de s'assurer de la présence d'un petit groupe plus restreint (par exemple, 2 ou 3 personnes) ayant une expertise dans l’écriture de textes, à qui la tâche matérielle de rédaction peut être confiée.

3.3 Identifier la méthode de travail

Une fois le groupe de rédaction formé, il convient de clarifier qui est chargé de guider ses travaux et comment les décisions seront prises en cas de désaccord. Si le groupe est important et s'exprime bien, il peut être utile de prévoir un petit comité ad hoc pour régler les divergences. En outre, il convient de clarifier la méthode selon laquelle le groupe s'acquittera de sa tâche, en indiquant les différentes étapes pour parvenir au texte final et le calendrier de sa remise. Certains outils informatiques (par exemple, les logiciels de taggage des mots-clés ou les programmes d’élaboration de nuage de mots), peuvent aider à l'analyse des matériaux collectés ; cependant, ils ne peuvent pas remplacer le travail de relecture et de synthèse à la lumière de la foi qui doit soutenir l'élaboration du texte final.

Même avec la participation nécessaire du groupe de rédaction, la détermination des modalités d'élaboration, de discussion et d'approbation du texte est la tâche des évêques en tant que responsables du processus synodal aux différents niveaux (diocésain, national, etc.), qui exercent ainsi leur responsabilité de guider le discernement.

4.   Le processus de rédaction

Sur la base de la méthodologie suivie pour les assemblées du Synode des évêques et d'autres processus synodaux, certaines étapes sont suggérées, tout en recommandant qu'elles soient adaptées aux cultures et contextes locaux.

4.1 Lecture des contributions reçues

La lecture des matériaux recueillis doit se faire dans une atmosphère de prière et de discernement, en tenant compte du contexte et de la culture dont ils proviennent. Sur la base de leur propre expérience et expertise, les personnes impliquées dans cette phase tentent d'identifier dans les documents qu'elles lisent :

  • Quels éléments intéressants, innovateurs, éclairants émergent par rapport à la question qui guide le parcours synodal ?
  • Quels sont les obstacles, les difficultés ou les préoccupations signalés ? Quelles sont les causes indiquées ?

Au fur et à mesure de l'avancement des travaux, il convient de prêter attention à :

  • les tendances communes qui font l'objet d'un certain consensus (pas nécessairement unanime) ;
  • les points de vue discordants et les voix "hors-chœur" ou marginales, qui mettent en évidence les différences au sein du peuple de Dieu ; il est essentiel de ne pas les perdre de vue, car le processus de discernement peut les reconnaître comme des voix prophétiques indiquant ce que l'Esprit demande à l'Église.

4.2 Identification des points clés

Le travail de lecture selon la méthode qui vient d'être décrite permettra d'identifier un certain nombre d’éléments cardinaux : des ensembles d'intuitions et de questions autour desquels on pourra regrouper un certain nombre d'éléments issus de la lecture, en mettant en évidence les relations qui les lient. Chaque membre du groupe de rédaction peut être invité à rédiger un court rapport soulignant les points clés identifiés. La méthode de la conversation spirituelle peut être utile pour partager le fruit du travail individuel et pour former un consensus.

4.3 Rédaction du texte

L'articulation des principaux points qui ont émergé aidera à établir la structure du corps de la synthèse. Cette étape sera suivie de la rédaction d'un premier projet, qui devrait être confié au noyau de personnes les plus expérimentées en matière de rédaction indiqué au point 3.2 ci-dessus. Ce projet sera affiné grâce aux contributions des autres membres du groupe de rédaction, jusqu'à ce qu'il soit convenu ensemble que la richesse présente dans les contributions collectées est adéquatement représentée dans le texte.

Ce travail n'a pas pour but d'éliminer les différences ou d'harmoniser artificiellement les voix extérieures: des conflits, des tensions et des questions difficiles peuvent légitimement être présents tant dans les contributions collectées que parmi les membres du groupe de rédaction. Une approche synodale tentera d'identifier dans quelle direction il est possible de marcher ensemble en discernant ce qui semble venir de Dieu. Si cela n'est pas possible, les tensions peuvent être indiquées dans la synthèse au fur et à mesure qu'elles se présentent. Enfin, il peut être intéressant de préserver la saveur locale ou les formulations significatives par des citations directes de la voix des participants au processus synodal ou des matériaux collectés.

4.4 Commentaires et amendements

Une fois le travail du groupe de rédaction terminé, il est bon de trouver la manière la plus appropriée de soumettre le texte de façon confidentielle à quelques personnes qui ont participé au processus synodal, en commençant par celles qui en sont responsables, afin de recueillir leurs réactions et de modifier le texte là où cela semble approprié.

Une Conférence épiscopale/Synode de l'Église sui iuris ou un Diocèse/Eparchie peuvent se sentir appelées à vivre cette phase en renvoyant, d'une manière ou d'une autre, le projet de synthèse au Peuple de Dieu pour de nouvelles réactions et suggestions. Cette nouvelle consultation pourrait renforcer la synthèse et jeter les bases de sa mise en œuvre ultérieure. À la fin du processus, une révision éditoriale du texte sera nécessaire, également pour respecter les limites de longueur.

4.5 Révision du processus

À ce stade, il pourrait être utile de consacrer un peu de temps à relire l'ensemble du processus synodal dans la prière (y compris la phase de rédaction de la synthèse). Le fruit de cette relecture pourrait enrichir la partie introductive de la synthèse (cf. n. 2.1 ci-dessus).

4.6 Validation et approbation

Avant d'être envoyé au niveau suivant (par exemple du Diocèse/Eparchie à la Conférence Episcopale/Synode de l'Eglise sui iuris ; de la Conférence Episcopale/Synode de l'Eglise sui iuris au Secrétariat Général du Synode des Evêques), le texte devra être validé et approuvé selon les modalités définies au début du processus (cf. ci-dessus n. 3.3). Celui qui a la responsabilité de l'approbation finale a pour tâche de s'assurer que le texte est le fruit d'un processus authentiquement synodal et qu'il est respectueux du processus synodal qui a effectivement eu lieu, avant de faire attention au contenu spécifique.

Distribué par APO Group pour Synodus Episcoporum.

Pour de plus amples ressources et informations sur la préparation des synthèses, nous vous invitons à consulter le site officiel www.Synod.va, ainsi que les sites de soutien www.Synodresources.org et www.prayforthesynod.va.