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Crise au Soudan : le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) appelle à un soutien urgent au Tchad

Depuis le début du conflit au Soudan le 15 avril, environ 100.000 réfugiés fuyant la violence ont cherché refuge dans l’est du Tchad

L’ONU estime que jusqu’à 200.000 personnes pourraient être contraintes de fuir vers l’est du Tchad au cours des trois prochains mois

NEW YORK, États-Unis d'Amérique, 2 juin 2023/APO Group/ --

Alors que le nombre de nouveaux arrivants a dépassé la barre des 100.000 réfugiés soudanais au Tchad, l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé, jeudi, la communauté internationale à aider d’urgence les réfugiés qui se sont installés dans ce pays d’Afrique centrale.

Depuis le début du conflit au Soudan le 15 avril, environ 100.000 réfugiés fuyant la violence ont cherché refuge dans l’est du Tchad, en particulier dans les provinces de Ouaddaï, Sila et Wadi Fira. Selon le HCR, les équipes positionnées à la frontière ont indiqué que de nouvelles vagues d’arrivées se poursuivent.

« Nous avons travaillé 24 heures sur 24 pour fournir des services de protection, en organisant notamment des convois de réinstallation complexes, pour augmenter la capacité des camps afin d’accueillir les réfugiés nouvellement arrivés dans les camps de réfugiés existants. Et nous commençons à construire de nouveaux camps », a déclaré Laura Lo Castro, Représentante du HCR au Tchad.

200.000 personnes pourraient être contraintes de fuir au Tchad au cours des 3 prochains mois

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la majorité de ces nouveaux arrivants sont originaires du Darfour, une région du Soudan profondément touchée par la violence et en proie à une instabilité croissante. L’ONU estime que jusqu’à 200.000 personnes pourraient être contraintes de fuir vers l’est du Tchad au cours des trois prochains mois.

La saison des pluies arrivant dans les prochaines semaines, l’agence onusienne indique avoir besoin d’une logistique massive pour déplacer les réfugiés des zones frontalières afin d’assurer leur sécurité et leur protection. Il s’agit d’établir immédiatement de nouveaux camps et étendre les camps existants.

« Nous allons continuer à fournir une aide humanitaire à la frontière et une fois que les réfugiés sont relocalisés », a ajouté Mme Lo Castro, relevant que les populations d’accueil étant gravement touchées par la situation au Soudan, une certaine aide devra être apportée aux plus vulnérables d’entre elles.

Pour continuer à intensifier ses interventions, le HCR a besoin de 214 millions de dollars pour fournir une aide vitale aux personnes déplacées de force au Tchad, dont 72 millions de dollars sont nécessaires pour la réponse d’urgence aux réfugiés fuyant le conflit au Soudan. Malheureusement, les besoins du HCR pour le Tchad ne sont actuellement financés qu’à hauteur de 16%, a détaillé le HCR.

Le Tchad compte désormais plus de 680.000 réfugiés et plus de 380.000 déplacés internes

« Pour les familles déracinées par la crise, l’aide humanitaire est une lueur d’espoir. Nous comptons sur la compassion et la générosité de nos partenaires pour qu’ils se mobilisent afin de garantir la fourniture d’une protection essentielle et d’une aide vitale. Ensemble, nous pouvons sauver des vies et restaurer la dignité de ceux qui en ont désespérément besoin », a souligné Mme Lo Castro.

Avant cette crise, le Tchad accueillait déjà environ 588.770 réfugiés, dont 409.819 Soudanais fuyant le conflit au Darfour à partir de mars 2023, 127.846 réfugiés de la République centrafricaine, 21.287 Nigérians fuyant les violences de Boko Haram dans la région du lac, 28.311 Camerounais affectés par des tensions intercommunautaires, et 1.507 réfugiés d’autres nations.

En outre, l’ONU estime à 381.289 le nombre de Tchadiens déplacés à l’intérieur du pays, principalement dans la province du lac Tchad. « Les communautés déplacées continuent de faire face à l’insécurité au Tchad et dans les pays voisins, aggravée par l’insécurité alimentaire, la malnutrition, les effets du changement climatique et le manque de moyens de subsistance », a détaillé le HCR.

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