BRUXELLES, Belgique, 5 février 2016/APO (African Press Organization)/ --

Le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo veut intensifier encore davantage le renforcement des droits des femmes et la lutte contre l’excision dans les pays partenaires de la Belgique. Les Nations unies ont déclaré  le 6 février comme étant la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF). Deux-cent millions de filles et de femmes vivant dans 30 pays subissent des mutilations génitales. Chaque année, 3 millions de filles risquent de devenir les nouvelles victimes de ces pratiques cruelles. 

“L’excision est une tradition cruelle. Elle prive les femmes de leur dignité, elle les mutile  à vie et  elle a de lourdes conséquences pour leur santé. Cette pratique est également omniprésente dans plusieurs de nos pays partenaires. C’est la raison pour laquelle notre pays sera particulièrement attentif au renforcement des droits des femmes et à la lutte contre l’excision dans les nouveaux accords de coopération. Nous l’avons fait savoir clairement lors de notre visite récente en Guinée et au Burkina Faso, deux pays où plus de sept femmes sur dix subissent de telles mutilations cruelles”, a indiqué le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement Alexander De Croo.

Violation des droits humains fondamentaux

Les mutilations génitales féminines recouvrent l’ensemble des interventions qui consistent à enlever ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Elles sont reconnues au niveau international comme étant une violation des droits fondamentaux des femmes et des filles. Elles sont le reflet d'une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l'égard des femmes et des filles. Ces pratiques violent également leurs droits à la santé, à la sécurité et à l'intégrité physique, le droit d'être à l'abri de la torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le droit à la vie lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles. De nos jours, l’excision ou le risque d’excision constitue une des raisons pour lesquelles de nombreux demandeurs d’asile cherchent asile dans notre pays.

Cette pratique est courante dans 30 pays d’Afrique et au Moyen-Orient mais elle est devenue une problématique universelle car l’intervention a lieu sur des groupes de population qui ont migré aux quatre coins du monde. Si cette pratique remonte à plus de mille ans, des modèles montrent qu’il est possible d’éradiquer l’excision en une génération. Dans ce contexte, la Coopération belge au développement soutient le renforcement des systèmes de soins de santé et la lutte contre les mutilations génitales féminines.  La Belgique mobilise également des aides en faveur du programme mondial visant à éradiquer cette pratique mené par le FNUAP et l’UNICEF.

Les hommes également concernés

À l’heure actuelle, les mutilations génitales féminines sont trop souvent encore considérées comme un problème exclusivement féminin. Les hommes en parlent peu et on ne connait pas vraiment leur opinion à ce sujet. Pourtant, les MGF concernent tout un chacun : les hommes peuvent et doivent s’engager activement en faveur de l’abandon de cette pratique, en Europe et par extension dans les pays d’origine.

Telle est la philosophie du projet Men Speak Out lancé il y a juste un an sous la direction d’associations en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni qui luttent contre les MGF. En Belgique, l’Institut de Médecine tropicale à Anvers, un partenaire de la Coopération belge au développement, soutient également ce projet.

Dans le cadre du projet Men Speak Out, des hommes sont formés pour amener des changements dans leur communauté. Ils ouvriront le dialogue, en partenariat notamment avec des radios des langues nationales africaines. 

Distribué par APO Group pour Kingdom of Belgium - Foreign Affairs, Foreign Trade and Development Cooperation.