Source: International Federation of Human Rights (FIDH) |

RDC : Face à la généralisation des violences, il est indispensable de renforcer la MONUSCO

La FIDH et ses trois organisations membres en République démocratique du Congo (RDC) publient aujourd’hui la note de position « RDC : Faire face aux flambées de violence et aux troubles politiques afin de garantir l’alternance démocratique », qui analyse la situation sécuritaire et politique explosive qui règne dans le pays

PARIS, France, 27 mars 2017/APO/ --

Le 29 mars, le Conseil de sécurité des Nations unies votera une résolution sur le possible renouvellement du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). En amont de ce vote, la FIDH et ses trois organisations membres en RDC (1) publient une note de position qui dresse un constat alarmant sur la situation sécuritaire et politique du pays. Elle documente l’intensification des violences et des violations commises par différents groupes armés et détaille la répression en cours et ses effets. Alors que des élections sont prévues en décembre 2017, la détérioration continue de la situation depuis l’été 2016 laisse craindre un embrasement généralisé. Nos organisations exhortent le Conseil de sécurité à renouveler le mandat de la MONUSCO et à renforcer ses moyens d’action.

La FIDH et ses trois organisations membres en République démocratique du Congo (RDC) publient aujourd’hui la note de position « RDC : Faire face aux flambées de violence et aux troubles politiques afin de garantir l’alternance démocratique », qui analyse la situation sécuritaire et politique explosive qui règne dans le pays.

La note documente de nombreux affrontements et violations des droits humains commises par des membres des Forces armées congolaises (FARDC) et des groupes armés actifs dans le Nord-Kivu et les provinces des Kasaïs. Les violences se sont intensifiées ces derniers mois, faisant des centaines de victimes civiles dans ces régions. De graves violations des droits humains y ont été recensées, dont des assassinats, enlèvements, le recrutement d'enfants soldats, des actes de violence sexuelle et des pillages et incendies de plusieurs dizaines de villages.
 
Par ailleurs, et en dépit de l’accord politique signé le 31 décembre 2016 et censé amener le pays vers des élections présidentielles, législatives et provinciales d’ici la fin 2017, la répression des voix engagées dans le combat démocratique se poursuit. Si les autorités ont procédé à des libérations dans le cadre des mesures dites de «décrispation», de nombreux défenseurs des droits humains et d'opposants politiques continuent d’être arrêtés, détenus, ou font l’objet de menaces de mort et de harcèlement judiciaire. Les manifestations continuent d'être empêchées ou interdites, et certains médias et journalistes sont toujours réduits au silence. Le processus politique enclenché par l’accord s’est depuis enlisé.

Dans ce contexte, et à neuf mois des élections annoncées, le renouvellement du mandat de la MONUSCO apparaît une absolue nécessité, pour protéger les populations civiles et accompagner le processus électoral. De plus, face à l’augmentation des violences et compte tenu de l’incapacité des FARDC à protéger les populations civiles victimes de massacres et de pillages, ses capacités d’action doivent être renforcées.

Parallèlement au maintien et au renforcement de la MONUSCO, nos organisations recommandent dans cette note l’adoption de mesures complémentaires afin de juguler les flambées de violences et permettre l’alternance démocratique. Les États membres du Conseil de sécurité et de l’Union européenne doivent pousser le gouvernement à respecter le calendrier électoral et mettre en œuvre l’accord du 31 décembre 2016. Des mesures de sanctions individuelles supplémentaires, dans la foulée de celles adoptées par l’Union européenne et les États-Unis en décembre 2016, doivent être prises pour sanctionner ceux qui s’opposent au processus politique et à la paix ainsi que les principaux responsables des récentes violations graves des droits humains.

(1) la Ligue des Électeurs (LE), le Groupe Lotus (GL) et l’Association africaine des droits de l’Homme (ASADHO).

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