Source: World Food Programme (WFP) |

Des agences de l’ONU mettent en garde contre l’escalade de la crise alimentaire au Soudan du Sud

Une aggravation de la faim au moment des récoltes ; une période maigre sévère et prolongée approche

NEW YORK, États-Unis d'Amérique, 8 février 2016/APO (African Press Organization)/ --

Le Soudan du Sud est confronté à des niveaux d’insécurité alimentaire sans précédents, alors que 2,8 millions de personnes, soit 25% de la population du pays, requièrent une assistance alimentaire d’urgence et qu’au moins 40 000 personnes sont au bord de la catastrophe, ont mis en garde trois agences de l’ONU aujourd’hui.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) ont souligné que ces chiffres sont particulièrement inquiétants car ils révèlent une augmentation de la faim au cours de la période post-récolte, un moment où le pays ne souffre traditionnellement pas d’insécurité alimentaire.

Le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire devrait atteindre un pic au cours de la prochaine période maigre, traditionnellement la plus difficile, entre avril et juillet, lorsque la disponibilité alimentaire est la plus faible. Les partenaires humanitaires ont publié une mise à jour du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) qui prévoit que la période maigre commencera tôt cette année et que la période de faim sera plus longue que les années précédentes.

Les trois agences des Nations Unies ont noté que la saison sèche, qui commence actuellement, pourrait apporter des difficultés supplémentaires aux personnes confrontées aux niveaux de faim les plus sévères. Les personnes déplacées par le conflit dans l’État d’Unité, qui se nourrissent de poissons et de nénuphars pour survivre, voient leur seule source de nourriture disparaitre alors que l’eau des inondations recule. Les vols de bétail ont privé de nombreuses personnes de produits d’origine animale essentiels comme le lait, qui étaient leurs principaux moyens de survie pendant la période maigre de l’année dernière. À moins que l’assistance humanitaire puisse les atteindre de manière fiable pendant la saison sèche, ils feront face à une catastrophe dans les prochains mois.

Pour cette raison, les agences de l’ONU appellent à une mise en œuvre rapide de l’accord de paix signé l’année dernière, et à un accès sans restriction aux zones de conflit pour livrer des fournitures indispensables dans les zones les plus touchées.

«  Ce ne sont pas seulement les zones directement touchées par le conflit qui sont en situation d’insécurité alimentaire, quelques 200 000 personnes dans le nord de l’état du Bahr el Ghazal et du Warrap ont aussi vu leur accès à la nourriture se détériorer, en raison de facteurs tels que l’inflation des prix et les perturbations des marchés à cause du conflit », a déclaré Serge Tissot, Représentant de la FAO par intérim au Soudan du Sud. « La mise en œuvre rapide de l’accord de paix est absolument essentielle à l’amélioration de la situation alimentaire. »

« Pendant la saison sèche, nous devons faire un pré-positionnement massif afin que nous puissions continuer à aider les gens lorsque les routes deviendront impraticables à cause des pluies », a déclaré la  Directrice du PAM Joyce Luma. « La montée de l’insécurité dans l’Équatoria entrave la livraison de l’assistance humanitaire par les routes principale, rendant encore plus difficiles nos efforts pour préparer et répondre aux personnes qui en ont le plus besoin. »

Le rapport IPC d’aujourd’hui met également en évidence la prévalence globale des niveaux de malnutrition d’urgence comme un grave sujet de préoccupation. La malnutrition au Soudan du Sud est principalement attribuable à une consommation alimentaire inadéquate, ainsi qu’à d’autres facteurs tels que les maladies, les habitudes alimentaires, ainsi qu’à des services sanitaires et de nutrition limités.

« Les familles ont fait tout ce qu’elles pouvaient pour survivre, mais sont maintenant à court d’options », a déclaré Jonathan Veitch, Représentant de l’UNICEF au Soudan du Sud. « De nombreuses zones où les besoins sont les plus importants sont hors de portée en raison de la situation sécuritaire. Il est crucial que l’on nous donne un accès illimité dès maintenant. Si nous pouvons les atteindre, nous pouvons les aider. »

Travaillant avec un grand nombre d’organisations non gouvernementales locales et internationales, la FAO, l’UNICEF et le PAM continuent de sauver des vies et de préserver les moyens de subsistance dans des circonstances difficiles.

La FAO prévoit d’assister 2,8 millions de personnes en 2016 dans la production alimentaire et la protection de leur bétail, contre 2,4 millions de bénéficiaires atteints l’an dernier. Le support d’urgences des moyens de subsistance de la FAO comprend des kits de culture, des kits de légumes, du matériel de pêche et des vaccins pour le bétail pour plus de 5 millions de têtes de bétail.

L’UNICEF a fixé un objectif de traiter plus de 165 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS) en 2016. L’année dernière, le nombre d’enfants traités pour MAS a dépassé les 144 000, soit une augmentation de 53% par rapport à 2014.

Le PAM a fourni une assistance alimentaire et nutritionnelle à quelques 3 millions de personnes à travers le Soudan du Sud l’année dernière, en collaboration avec 87 ONGs partenaires et en utilisant tous les outils à sa disposition, y compris le largage aérien, les barges fluviales, les transferts en espèces, les achats locaux de vivres et les aliments nutritifs spécialisés.

Distribué par APO Group pour World Food Programme (WFP).